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Rencontre avec la doyenne de la Faculté d'éducation

La force des gens et des partenariats

La doyenne de la Faculté d'éducation, Céline Garant.
La doyenne de la Faculté d'éducation, Céline Garant.
Photo : Michel Caron

6 mars 2008

La doyenne de la Faculté d'éducation, Céline Garant, a de quoi être fière. Durant la dernière année, la Faculté a fait des diplômés en Bolivie et en Haïti, bonifié son offre de programmes et mené des projets de recherche de grande portée sociale. Tout cela, en entretenant des partenariats exemplaires avec le milieu scolaire.

En entrevue, Céline Garant insiste sur la force des gens pour expliquer les succès de la Faculté d'éducation : «Quand je parle de la force des gens, je pense au corps professoral et aux chargés de cours, mais aussi au personnel de la Faculté : le personnel professionnel, le personnel cadre et le personnel de soutien. Ce sont des gens engagés pour des causes, engagés dans des projets, engagés pour faire avancer les connaissances. Je pense aussi à tous les gens du milieu scolaire et des milieux de pratique en général.»

La Faculté d'éducation entretient des liens privilégiés avec les gens qui oeuvrent dans les écoles. Par exemple, avec le programme l'École en chantier, elle soutient cinq projets qui permettent à près de 300 étudiantes et étudiants de divers programmes d'intervenir directement auprès d'élèves du primaire et du secondaire en Estrie et ailleurs au Québec. Au fil des ans, une précieuse collaboration s'est bâtie entre les enseignants, les professionnels scolaires des écoles partenaires et les formateurs universitaires qui encadrent les étudiants. L'un de ces projets se tient à l'école Val-du-Lac. Seize élèves vivront trois aventures, en forêt, en montagne et au zoo, où diverses disciplines seront mises à contribution : français, arts plastiques et éducation physique. À l'issue de ce projet, un recueil rassemblant l'ensemble de leurs aventures sera produit.

Portée sociale

Très actifs en recherche, les profs de la Faculté d'éducation se penchent sur une grande variété de thèmes : la réussite en formation professionnelle, l'intervention de crise auprès d'adolescents, l'alphabétisation des adultes, la collaboration école-famille-communauté, la citoyenneté environnementale, les troubles de comportement au féminin et bien d'autres sujets tout aussi intéressants les uns que les autres. «C'est toujours autour de thématiques sociales importantes, note Céline Garant. Nos recherches visent à répondre à des besoins sociaux et à produire de nouvelles connaissances qui vont permettre d'intervenir avec plus de pertinence et d'acuité.»

Au cours de l'année, la Faculté a acquis une nouvelle chaire de recherche sur la réussite et la persévérance des élèves, grâce à une collaboration exceptionnelle avec la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke. La Commission scolaire fournira 1 250 000 $ sur cinq ans à l'équipe de recherche dirigée par le professeur Laurier Fortin. «Ça, c'est un fait marquant de 2007, dit la doyenne. Ce qui est extraordinaire, c'est qu'on travaille actuellement avec les quatre directeurs généraux des quatre commissions scolaires de l'Estrie, incluant la commission scolaire anglophone, pour développer une deuxième chaire privée, qui porterait sur la lecture et l'écriture.»

Une faculté qui rayonne au Québec et dans le monde

La collation des grades en Haïti, où la Faculté d'éducation a diplômé 34 nouveaux enseignants et enseignantes, compte parmi les bons coups énumérés par la doyenne Céline Garant, qu'on reconnaît auprès du recteur Bruno-Marie Béchard.
La collation des grades en Haïti, où la Faculté d'éducation a diplômé 34 nouveaux enseignants et enseignantes, compte parmi les bons coups énumérés par la doyenne Céline Garant, qu'on reconnaît auprès du recteur Bruno-Marie Béchard.
Photo : Harry Calixte

Une autre collaboration exemplaire, c'est celle que la Faculté d'éducation a établie avec les sœurs de la Congrégation de Sainte-Croix pour former des enseignants au secondaire en Haïti. Le 16 février à Cap-Haïtien, 17 hommes et 17 femmes diplômés ont retourné leurs capes aux couleurs vert et or. «Je suis extrêmement fière de ce projet, indique la doyenne. Ce sont tous des gens dans la profession, qui ont décidé d'aller chercher une formation.»

Si on poursuit dans la veine internationale, on ne peut passer sous silence le nouveau profil international du baccalauréat en enseignement au préscolaire et au primaire. Cette année, quelque 25 étudiants sont allés en Afrique, en Amérique latine ou en France dans le cadre de ce programme. Quelle est la plus-value d'un tel profil pour les futurs enseignants? «Plus nos enseignants sont cultivés, plus ils vont être performants, répond Céline Garant. Ces étudiants élargissent leurs horizons. La culture, c'est la première compétence qu'on doit développer chez les enseignants.» C'est aussi dans cette optique qu'ont été instaurés les midis culturels, des rendez-vous fort populaires lors desquels Fred Pellerin et Dominique Demers sont venus donner des conférences. «Pour moi, ce sont des activités qui enrichissent le curriculum», dit la doyenne.

Autres réalisations

Par ailleurs, un 48e cégep public, le Cégep de Jonquière, a décidé d'adhérer à Performa; des programmes de formation bâtis sur mesure, par la Faculté d'éducation, en fonction des besoins du personnel enseignant en exercice dans les établissements membres du réseau. «On est maintenant dans tous les cégeps publics et dans plusieurs collèges privés. C'est un très beau partenariat», souligne la doyenne.

L'aval a également été donné, au cours de l'année, pour le cheminement qualifiant de la maîtrise en enseignement au secondaire; un programme qui se donne presque entièrement en ligne.

Autre fait marquant de 2007, la refonte des programmes en orientation et l'ouverture officielle de la clinique en orientation professionnelle. La Faculté d'éducation souhaiterait un jour réunir cette clinique, la clinique en adaptation scolaire (Pierre-H.-Ruel) et celle qui s'organise présentement en psychoéducation pour former une seule clinique. «Dans ces trois volets, on va travailler pour la communauté», note Céline Garant. Bref, les partenariats en éducation continueront sans doute de fleurir au cours des prochaines années.

Enjeux d'actualité

Journal UdeS : Que pensez-vous de la proposition de l'Action démocratique du Québec d'abolir les commissions scolaires?

Céline Garant : Les abolir pour les remplacer par quoi? Quand je pense à des petites écoles comme celle de Weedon ou celle de Saint-Camille, où œuvrent à peine quatre à six enseignantes et enseignants, comment arriveraient-elles à offrir un service équivalant à celui des «grosses» écoles si le financement n'était pas acheminé par une structure qui peut leur donner de tels services? Cette structure est peut-être lourde, elle peut sans doute être améliorée. Cela dit, le Département de gestion de l'éducation et de la formation se penche sur cette question.

Journal UdeS : Que pensez-vous de la dictée obligatoire?

C. Garant : La dictée, c'est un moyen parmi d'autres. Ce n'est pas une panacée. La rendre obligatoire n'est pas la seule solution. Laissons aux enseignantes et enseignants le soin de juger de leurs outils pédagogiques.

Journal UdeS : Que pensez-vous du mouvement Stoppons la réforme?

C. Garant : Je serais plutôt dans le clan inverse. Cette réforme est très importante, car elle vise à faire réussir tous les enfants, à donner du sens à leurs apprentissages. Elle a beaucoup de bon. Toutefois, on aurait pu mieux accompagner les enseignants, dès le départ. On les a plongés dans cette réforme extrêmement rapidement, sans préparer les outils qu'il fallait. On est allé vite dans son application, sans les accompagner comme on aurait pu et comme on aurait dû le faire. Les universités ont été mises dans le coup beaucoup trop tard. Il y a sans doute lieu de redresser un certain nombre de choses, mais stopper la réforme… Pour proposer quoi à la place?

Lien contextuel

Faculté d'éducation